*Gravé sur un mur écroulé à l'entrée de Valeth*
Adouci de verdure et enivré de vent
Abreuvé de nature, la forêt me relâche
Mon âme caressée à son cœur poursuivant
A l'esprit apaisé, revoilà la bravache !
J'en rentre confiant à mon nouveau cénacle
De ces joies espérant mille autres passions.
Mais se jette à mes yeux en moribond spectacle
En un mot comme en deux : la désolation !
Les ruines calcinées de mes anciens émois
Sont des maux acérés qui me brûlent les sens
Les restes abattus n'éveillent plus qu'en moi
Que souvenirs ardus et douloureuse absence !
Où êtes-vous amis, compères et compagnons
Avec qui j'avais ri et m'étais rassuré ?
Fors les morts alentour, n'ai-je plus qu'un trognon
De la pomme d'amour qui m'était figurée ?
Valeth est bien morte dans la haine et les flammes
Elle n'en est pas plus forte et ne renaîtra pas.
Je m'en détourne alors en poursuivant mes gammes
Et je fais route au nord au rythme de mes doigts.
F.